21 févr. 2024 – C. Van Goethem

Le métier de Bioinformaticien vu par les bioinformaticiens en 2023

Le sondages est toujours ouvert à ce lien. Les données présentées ici ont été extraites en décembre 2023

Les établissements de santé ont vu apparaître la bioinformatique comme une nouvelle discipline essentielle au sein des laboratoires de diagnostic dans de nombreux domaines (biologie moléculaire, génétique, oncologie, virologie…). Les bioinformaticiens hospitaliers sont des experts multidisciplinaires. Leur rôle principal consiste à appliquer et maîtriser les processus d’analyses informatiques afin de fournir des résultats de biologie médicale fiables. Ainsi, ces bioinformaticiens peuvent être amenés à réaliser des tâches très variées en fonction de la taille des équipes et du mode de fonctionnement de la structure à laquelle ils appartiennent.

Nous avons lancé le projet de définir le métier de Bioinformaticien en contexte hospitalier sur la base de sondages, de cartographies et d’échanges structurés au sein d’un groupe de travail national dédié.

Répartition géographique des répondants

Répartition géographique des répondants

Avec plus de 80 réponses à ce premier sondage, nous avons une couverture globale de la France. De plus nous avons une représentation des différentes institutions, avec des personnes affiliés aux CHU (Centre Hospitalier Universitaire), aux CLCC (Centre de Lutte Contre le Cancer), à des sociétés privées ou encore à des instituts de recherche.

Le profil type

À l’aide de ces outils, nous avons pu mettre en lumière le profil type du bioinformaticien hospitalier. Nous avons pu confirmer que c’est un métier relativement jeune avec une attractivité modérée. Nous notons que la plupart des personnes ayant répondu à ce sondage sont âgées de moins de 40 ans, avec un niveau d’expérience autour de 10 ans.

Profils des répondants

Il nous paraît important de noter que ce sondage présente plusieurs biais, notamment nous avons obtenus des réponses hétérogènes sur le salaire (brut, net, avec ou sans prime). La discipline se féminisant récemment cela expliquerait une partie de l’écart salarial.

Structuration de la bioinformatique

Nous avons également voulu savoir comment était structurée la bioinformatique au sein des établissements de santé. À ce titre nous avons demandé aux personnes participant au sondage de nous décrire l’organisation de leur établissement. Nous avons alors pu déduire que :

  • 50% appartiennent à une équipe formelles (majoritairement de 1 à 10 personnes) ;
  • 30% ont formés une équipe informelle (souvent plus petite) ;
  • 20% ne se sont affiliés à aucune équipe bioinformatique.

Nous notons que la grande majorité des personnes ayant répondu sont affiliées au pôle de Biologie (ou équivalent) et qu’une part non négligeable ne sait pas à quel pôle elles sont rattachées (18%).

Pôle d'affectation des répondants

Défis et Passion : un métier pas tout à fait comme les autres

Lors de ce sondage, nous avons également pu noter un certain mal-être de la profession. Plusieurs informations clés ont pu être relevées montrant que ce sentiment est partagé par un grand nombre de participants, en effet, environ 50% des personnes estiment leur salaire insuffisant. La majorité des personnes sondées, 80%, est contractuelle (CDI ou CDD) et pourtant 65% d’entre elles n’ont pas pu négocier leur contrat. Un autre chiffre marquant est celui du nombre de personnes ayant déjà envisagé une reconversion, près de 40%. Ce chiffre peut paraître très élevé mais il faut le contextualiser. Une étude réalisée par l’APEC montre que 37% des cadres ont déjà envisagé une reconversion professionnelle (reseau-lepc). Cependant, cette étude de l’APEC pointe que les motivations premières ne sont pas liés à la rémunération, qui arrive elle en 5e position après le sens de travail, les conditions de travail, l’ennui et l’intérêt pour un nouveau métier.  Ces motivations ne sont pas forcement les mêmes pour les bioinformaticiens pour qui la vocation est relativement importante.

Part des répondants ayant envisagé une reconversion professionnelle

Conclusion du sondage

Ce sondage est un premier jet et présente de nombreux biais que nous souhaitons corriger à l’avenir. Nous souhaitons continuer ce travail afin de valoriser à sa juste valeur ce métier méconnu des institutions et pourtant au cœur des activités de génétique hospitalière. Le GT continue son travail et nous vous présenterons dans un nouveau billet les résultats du sondage du métier vu par les biologistes.


Vous pouvez retrouver l’ensemble des productions du GT ici : https://bioinfo-diag.fr/gt-metier

Logo ANPGM
Logo NGS-Diag
Logo Bioinfo-fr